OSTREON-OSTREA- Octobre 2020 -
Le recueillement - Une traversée retour -
Peut-être aidée par la vision des fous qui peuvent nous animer certains jours où le ciel menace et que les yeux refusent
de s’ouvrir au delà du mi-clos,
ces jours où le regard des ostracisés s’avère plus limpide et lucide que tout autre, car ils ont déjà fait ce pas de côté qui leur permet d’observer avec retrait le monde.
Le diner Ostrea-Ostreon qui tînt place en Février dernier, s’est avéré pointer du doigt ce qui nous pendait au nez,
une pandémie faucheuse qui nous a astreints au confinement, nous acculant au retrait et à la distanciation.
Les odeurs du printemps naissantes étouffées, l’herbe humide coupée sous le pied, la marchande de quatre saisons
a dû mettre en suspens ses projets anticipés pour, comme tout un chacun, suivre le cours des choses.
En est venu alors Ostreon-Ostrea, une traversée retour, par laquelle la marchande de quatre saisons étend dans un nouveau dialogue
intimiste, avec sa compagne-miroir, l’huître, la réflexion d’un nouveau rapport à la solitude,
accueillant une nouvelle saison: Une saison qui filtre.
Dans une respiration alanguie mais opiniâtre, potentiel d’amples rêveries, que seuls les intérieurs discrets et dérobés peuvent inventer,
à l’image de la nacre dissimulée par l’âpreté calcaire de la silhouette de ces coquilles,
cette traversée retour s’essaye à opérer une dialectique de l’imagination, dans l’espoir d’y déployer une vérité des profondeurs.
Pour accueillir, en soi, une autre vitalité, une nouvelle saison: le recueillement.
Ostreon-Ostrea, une traversée retour se construit comme un négatif d’Ostrea-Ostreon, en ce sens que la marchande de quatre saisons
inverse son rôle avec celui de ses dégustants: par le passé, elle s’ostrascisait alors qu’eux se rassemblaient pour faire communauté.
Ici, elle se place au centre et les plongent dans une condition solitaire.
Texte issu de l'exposition "Le monde se détache de mon univers"
Projet initié par le colléctif "Échelle Réelle"
Galerie Michel Journiac.
Prise de cours par les divers confinements, "La marchande de quatre saison" n'a pas pu continuer son cycle d'expositions.
Il était à l'origine question que Nina Bernagozzi mette en place une programmation saisonnière qui s'étallerait tout au long de l'année 2020.